D’OU QU’ON PARTE
D’OU QU’ON PARTE
et après mille et trois doux ébats,
D’OU QU’ON PARTE,
au finish on ne monte qu’en bas,
tant de mains, cœurs debout,
qui nous ont applaudis
et pourtant nous voici chassés du paradis.
D’OU QU’ON PARTE
un jour sonne la fin des rumeurs
la gloire n’est plus qu’une rumeur,
il n’est rien de l’eau claire,
à la feuille au caillou
qui ne meure. L’espoir n’est qu’un voyou.
D’OU QU’ON PARTE
les dieux seuls resteront immortels,
D’OU QU’ON PARTE,
d’un tel qu’on fut, on restera untel.
Avance ! vieil ovale, avance ! vieux fœtus
du berceau à la gloire, de la gloire à l’humus.
D’OU QU’ON PARTE,
les vainqueurs, les vaincus, les veinards
D’OU QU’ON PARTE,
on est tous les enfants du hasard,
même notre soleil, dans cinq milliards d’années
s’éteindra ; notre ciel est déjà condamné.
D’OU QU’ON PARTE,
on s’épuise en courant, poursuivis
par la perte
de tous ceux qui nous furent ravis,
il n’y a qu’un chemin, une route et voici
le sépulcre là-bas, et là le crucifix.
D’OU QU’ON PARTE
on voyage de fleurs en orties
D’OU QU’ON PARTE
on revient d’où l’on était parti.
Savez-vous qu’avant-hier
j’étais presqu’un oiseau ?
Et voyez mon plumage affaissé sur mes os.
D’OU QU’ON PARTE, D’OU QU’ON PARTE,
D’OU QU’ON PARTE, c’est pas nous… qui tenons… les cartes !