Les mots se font violence pour s’extirper
Tandis que le ciel amasse de sombres nuées
Le fil s’est rompu entre toutes mes pensées
Au seuil de la rupture, me voila condamné
Et certaines nuits j’en appelle à ma mort
Sous le fardeau des larmes qui coulent
Je suis l’homme sans avenir, sans sort
Une simple pierre moussue qui roule
Un cœur en charpie et une âme dévastée
A se battre et donner, jeunesse éloignée
A quoi ça sert d'ailleurs tant de sensibilité
Comme une croix de sang sur une destinée
A quoi bon toujours trainer ce vieux corps
Depuis longtemps en est jeté le moule
Je suis en cale sèche dans un vieux port
Vieille carcasse que n’atteint plus la houle
Pourtant encore je hurle aux injustices
Et je voue à la guerre une haine farouche
Des hommes, faut-il supporter les caprices
Et se laisser aller seul sur sa dernière couche ?