Errance
Je suis là sur ce quai de gare
A me demander ou mènent ces rails
Où va ce train de hasard
Peu importe où qu’il aille
Il transpercera un matin blafard
Secouant mes entrailles
Je suis devenu le voyageur du passé
L’esprit vide à ne plus rien espérer
Pas même de vieilles photos jaunies
A monter à des enfants joyeux
Pas même les souvenirs de nostalgie
Le béant remplace le merveilleux
Comme les portes d’une usine vieillie
Je ferme lentement mes yeux
Je vomis toutes mes pensées
Je tire une croix sur mon passé
Ma vie a toujours été vaine
Et mes combats rayés d’avance
Et la vérité soudaine
M’a transpercé de sa lance
En moi aucune haine
La mort me met sur sa balance
Un simple grain de poussière
Pas même un repas pour les vers
Je ne suis plus qu’un con damné,
Une âme perdue sur un chemin
Depuis longtemps privée d’été
A contempler, inutile, chaque matin
A toujours vouloir délirer
De changer son propre destin
L’espoir est pour les âmes bien nées
Aux riens s’ouvrent de tristes années…