"La leçon" (duo Kaaly /Kris)

« LA LECON »

(DUO KAALY/KRIS)

Je veux poétiser, mais je n’connais pas bien.
Syllabes à compter, puis asservir la rime,
Si j’arrivais à ça quel grand honneur en prime !
J’use de ma raison, ça devient cornélien…

Mais si, tu sais très bien ! Déjà tu l’as appris !
Faut-il recommencer ? Reprendre les préceptes ?
A quoi bon des leçons si tu ne les acceptes
Et dois-je imaginer que tu n’as rien compris ?

J’ai juste un peu saisi, vous expliquez si mal,
Ne donnant vos acquis qu’à petites gorgées !
Moi j’ai grand soif d’apprendre en phrases imagées
Si vous ne le pouvez ceci n’est pas normal.

Tu m’as bien entendu, je vais te le prouver
Car en lisant tes vers je ne vois pas de bourde.
Je t’ai bien conseillée, tu n’es pas une gourde.
Il serait aberrant d’aller te réprouver.

C’est ce que vous pensez ? Pourtant vous rouspétez !
Je m’en fiche pas mal car j’ai pris l’habitude
D’entendre bougonner le soir pendant l’étude.
Si vous manquez d’humour moi j’envoie tout péter.

Mais tu l’as déjà fait, regarde mon état !
Toi seule as bien suffi, nul besoin de ton clone.
Comment peut-on instruire un effrayant cyclone ?
Tu réduis tout en cendre et mieux qu’à la « SEITA » !

Moi qui veux émouvoir le persona-grata,
Je me force à bosser, ne retiens pas grand-chose,
Je comprends sur le coup, mais ça ressort en prose.
Holà … Pauvre de moi, c’est vraiment la cata !

J’avais imaginé qu’un énorme tuyau
Te servait d’encéphale entre les deux oreilles…
Mémoire et amnésie sont pour toi bien pareilles,
Ta cervelle n’est donc qu’un semblant de boyau.

Vous êtes bien âgé, gardez-vous de railler !
J’ai tout à démontrer, chez vous c’est le contraire.
Un neurone après l’autre, alors tout va s’abstraire,
Près de moi vous viendrez, penaud, pour rimailler !

Mes cellules vont bien. Mais toi qui naquis sans
Tu ne peux apprécier dans ta belle ignorance.
A quoi bon m’agresser et jouer de l’outrance ?
A quoi peut te servir cet esprit sénescent ?

Vos cellules vont bien ? Pressez-vous le citron !
Je vous le dis cher Prof’ que j’ai hâte d’apprendre
Car à votre train-train, dur, dur, de vous comprendre
Vous bavassez pour rien…Zut ! Magnez-vous le tronc !

Afin de t’éviter de désastreux pépins,
Je cesse là le cours. C’est décidé, je tranche !
De mon tronc, ma petite, est trop haute la branche.
Tu ne peux la saisir. Je te pose un lapin !

Désolée professeur. Ayez l’autorité
Qu’octroie votre métier, et partez sans rancune.
Vous pensez percevoir en moi chaque lacune.
Mais je vous ai berné par ma dextérité.

Je ne peux le nier mais vous aimez jouer
Et me poussez à bout si bien que j’abandonne.
Je serai généreux puisque je vous pardonne.
Ce duel, au final, ne pouvait échouer !