Le partage
La cupidité fait grand ravage
Dénaturant tellement de paysages
Les hommes, horde sauvage,
Sont les instruments du carnage
Une partie du monde fait naufrage
Quand l’autre se pourlèche de ses gaspillages
Que leur importe que la famine fasse rage
Les négriers de ce siècle ignorent le partage
Les glaces fondent, mauvais présage
L’ours blanc erre sur des côtes en nage
Grognant son désarroi comme ultime message
Avant de disparaitre dans un dernier barbotage
Les terres d’Afrique sont en étuvage
Les mouches y tournent dans un nuage
Sur des corps d’enfants tombant sans dépistage
De maux venus d’un autre âge
Des enfants d’Asie n’ont d’autres héritages
Que le marché du sexe, infâme maquereautage
Pendant que des offices de voyage
Organisent des séjours-pelotage
Au Pérou pour faire place au grand grignotage
On extermine des indiens dans leur forêt en abattage
Le pouvoir orchestre le grand équarrissage
En ne voyant que d’immédiats avantages
Mais qui viendra parler d’amour
Qui au milieu de cette basse-cour
Jettera les graines d’un nouveau jour
Sagesse, es-tu partie pour toujours ?