Lettre à Shangaan
Ton texte : La vie, cette illusion, m’a trop interpellé alors j’y réponds à ma manière, je laisse juste aller les mots.
Quand l’homme vit ses dernières années
Qu’il se débat jusqu’à la mort du cygne
Avec pour horizon un futur hypothéqué
Qui lui en voudrait d’écrire d’amères lignes
Tout passe, tout lasse, tout s'efface,
Mais ce qu’on a vécu reste bien gravé
Qu’importent nos rides sur notre face
Nos fatigues et nos tempes grisonnées
Je revois mes années d'insouciance folle,
Juvénile temps où je pouvais m’émerveiller
Pour le chant imitant d’une rousserole
Ou de longues histoires racontées à la veillée
Las, le temps, l'ennemi au si triste visage,
Semble se jouer de nous, facétieux destin
Qui nous rapproche et éloigne du rivage
Serais-je encore là, vieilli, au petit matin
Alors nul n'est besoin de tant se soucier,
Vient Noël et les affres de la solitude
Sous le sapin mettons encore nos souliers
Pourquoi sacrifier une si belle habitude ?
Car mon ami, de demain j’ignore tout
Toi aussi malgré des tristesses fugitives
De vie qui nous reste n’ayons aucun dégout
Chassons de nous les mornes plaines pensives
Il reste encore demain à découvrir
Puis un puis dix et peut-être mille
Ce qui nous fait encore un peu d’avenir
Vivons le donc sans se faire de la bile
Accomplissons notre dernier grand rêve
Sans se soucier du temps et de la camarde
Ensuite nous trouverons bien une douce grève
Où nous nous endormirons loin d’une aube blafarde…