Ne pas se fier
J’ouvre de grands yeux : très étrange, magique, et en même temps…
Là, devant moi, un spectacle pas banal : sur ma gauche, splendide, magnifique, majestueuse et douce à la fois, radieuse et lumineuse : LA VIE !
Elle est, et c’est surprenant, car le ciel est bleu azur, au beau milieu d’un arc-en-ciel : plus belle qu’une sirène enchanteresse !
Sur ma droite : inquiétante sous un ciel tourmenté qui forme des rouleaux couleur de cendre, silhouette enfermée dans une robe de bure couleur de terre : LA MORT !
C’est curieux, envoûtant, intrigant et déroutant mais la réalité se trouve où ?
Je prends un peu de recul : l’expérience m’a appris qu’il ne fallait pas se laisser prendre aux seules apparences.
Bien sûr, la vie semble si attirante, si belle et si douce. Mais en y regardant de plus près, tient-elle vraiment ses promesses ? Derrière toute cette luminosité apparente qui nous éblouit, que se cache-t-il ?
Quand on fixe derrière la luminosité on aperçoit des ombres, de la souffrance, de la maladie, des accidents et toutes sortes de tornades de la vie. Tout cela, elle le cache derrière un écran de lumière.
En revenant du côté de la mort : surprise, même en fixant bien…
Les rouleaux gris cendre deviennent moelleux et veloutés : comme le gris lumineux et doux des souris bien dodues, une couleur linéaire et apaisante, apportant douceur et réconfort.
Fini le clinquant, une barrière de détartrage menant à une conscience des vrais valeurs, un long couloir à suivre pour aseptiser les mourants et les débarrasser de toutes ces lourdeurs terrestres : rien de caché.
Je reste perplexe et je regarde la vie avec d’autres yeux, un peu comme ces publicités alléchantes qui promettent, promettent…
Alors sans plus aucun état d’âme, je replonge dans la vie.
Puisque je ne me suis pas laissée éblouir et bien tant pis si je dois nager à contre courant…
jeannette insurgé