Là-bas dort la rizière de limon et de terre,
Et miroite l'éclair de jade sur ses eaux,
De terrasses en berceau, et de talus en pierre,
Eclaboussent les verts du lacustre tableau.
Emeraudes et turquoises, aigues marines,
Résédas et sarcelles, menthes platines,
La palette d'opales s'offre en harmonie,
A l'éclatant jaune or des pailles de riz.
Un buffle débonnaire avachi de rizière,
Mâche placidement les tiges buissonnières.
Les cocotiers balancent aux effluves marines,
Les mèches échevelées de leurs palmes câlines,
Le soleil court et roule à la frange océane,
Sa croupe rebondie de cavale alezane,
Le soir borde son lit en ses sombres habits,
Et la rizière enfin s'endort pour la nuit.