Elle est là. Elle ouvre la porte. S'exclame. Toute petite. Avance à présent, dans l'autre sens, dans le couloir frais, plein de souvenirs. Vers la cuisine où une petite flamme brûle. Tout sent la fraîcheur, sombre, et un peu humide. Le journal sur la table, les nouvelles d'hier, pas bien palpitantes.
Elle sourit. Elle a quelque chose qui te rappelle quelque chose de toi. Un je ne sais quoi.
La pénombre. Des courges dans une coupe à fruits. Des coloquintes. La télé qui trône, qu'on n'a pas allumée. Le siège qu'on tire là, la chaise longue. Les vieux buffets. Elle s'assiéra et ne dira plus rien, vous sourira, vous regardera, satisfaite.
Son regard se noiera dans le votre comme pour garder l'empreinte de votre vie, de votre amour.
Quand vous repartirez elle vous suivra de sa démarche dandinant, et vous la laisserez seule avec ses plantes, son calme, son humeur apaisante.
Peu de temps après, il ne vous reste d'elle que les remords qui sont en vos coeurs.
Ah! si vous aviez pensé de lui dire que vous l'aimiez!
C'est le coeur lourd que j'écris ces mots.