A vivre mes je t'aime à pleurer mes éclats,
J'aimerais qu'on se dise un poète débat,
Un poète sans nom, sans âge, ni frontière,
Un joyeux compagnon comme furent naguère,
Les Villon débauchés, les Rabelais farceurs,
Qui savaient distinguer la fortune du coeur.
J'aimerais que la rose en sa fraîche livrée,
De la morosité nous vienne délivrer,
Que mignonne à l'amour ne s'éveille trop tard,
Ainsi que l'espérait notre maître Ronsard.
A rêver mes poèmes, à passer mes années,
Je crains que tout ceci ne soit billevesée,
Que l'amour soit un leurre, et foin de l'amitié,
Que tendresse ne soit que chiffon de papier.
A lire mes sonnets, à vivre mes ébats,
J'aimerais qu'on se dise un poète s'en va.