Assis sur un banc, Kimberly, la belle barmaid du disco-bar de Fighting Beach, et son cher Saviero, le maître nageur, contemplent les étoiles.
Saviero : J’aime regarder les étoiles avec toi, ma sirène, ça aide à remettre les choses en perspective. On se sent tout petit devant l’univers.
Kimberly : Tu as raison, mon triton ! A force de s’égocentriser comme des malades, on oublie l’essentiel. On se regarde trop le nombril, tu trouves pas ?
Saviero : Euh, ça dépend, quand tu es en bikini, je regarde beaucoup le tien.
Kimberly : Non, mais tu te rends compte, y a p’têtre des milliers de galaxies autour de nous, des millions d’infinis….
Saviero : Des millions d’infinis ? Ouf… Mais où les range-t-on, alors ?
Kimberly : C’que j’sais, moi ? On les emboîte sans doute les uns dans les autres, comme les matriochkas russes.
Saviero : Logiquement, il ne devrait exister qu’un seul infini… Mais qu’y a-t-il derrière ?
Kimberly : Vache de bonne question… La loge du concierge ?
Saviero : C’est trop difficile à imaginer pour nos petits cerveaux, qui, eux, ne sont pas infinis.
Kimberly : Tu parles, quand je vois mon boss et certains clients du bar, je me dis même qu’ils ne sont pas tous finis.
Saviero : Enfin, on sait qu’on est sur terre, et ce n’est pas si mal… On a une planète importante.
Kimberly : Bof… Dimensions moyennes, cinquième planète de la voie lactée, derrière les quatre géantes gazeuses, Neptune, Uranus, Saturne et Jupiter. Peut mieux faire !
Saviero : Bon, admettons, mais on est une belle planète bleue, on a au moins ça pour nous.
Kimberly : Oui, mais c’est de la triche, le bleu, c’est pas la terre, c’est les océans, chourave !
Saviero : Rappelle-moi de ne jamais t’engager comme agent de publicité intergalactique.
Kimberly : Bah, pour être chauvin, qu’on attende d’affronter les uranusiens à la coupe transmondiale de foot... Ou de tentaculeball, ça dépend de leur morphologie.
Saviero : J’aimerais quand même rencontrer des extra-terrestres, pour savoir ce qu’ils pensent de nous.
Kimberly : J’dis pas ça pour t’écarteler l’amour-propre, mais s’ils viennent un jour, ils voudront probablement rencontrer le président des Etats-Unis juste avant toi.
Saviero : Oui, c’est vrai ! Et puis, ces trucs-là, de toutes façons, ça n’arrive qu’au journal télévisé.
Kimberly : Dommage, d'ailleurs... S'ils me demandaient "Conduisez-nous à votre chef", je me verrais bien les amener devant le patron du disco-bar, quand il est pété comme tout un régiment.
Saviero : Mais, dis voir, tu ne serais pas un peu extra-terrienne, toi aussi ?
Kimberly : On le dit… Mais si tu veux voir mon passeport, tu devras me passer sur le corps, Igor !
Saviero : Oh, mais ça, ça peut très facilement s’arranger…
Kimberly : Au fond, plutôt qu’une rencontre du troisième type, je préfère qu’il n’y ait qu’un seul type, et que ce soit toi. Viens, qu’on s’explique !