Le train du temps

Le train du temps


Un train qui ne mène nulle part
Ni gare, ni quai, au cœur de la nuit
Où mènent les rails du hasard
Lorsque soi-même, on se fuit ?

Moi l’étranger, qui n’a plus de racine
Nomade nocturne qui cherche son port
Dans un voyage sans fin, humeur chagrine
En errance entre naissance et mort

Moi l’orphelin, à la recherche de son passé
Aux questions qui resteront sans réponse
Pauvre pantomime au ressort cassé
Sous un ciel de futur en renonce

Moi le désaimé, celui que déloge la vie
Nuit qui s’ouvre sur un gouffre
Sang qui goutte et le cœur en charpie
Seul, sans toi, qui geint et souffre

Le train du temps à l’infini retard
Qui m’emmène au fond d’un puits
Au travers un tunnel blafard
Où nulle étoile ne luit…