Assis sur un banc de banlieue,
L’esprit voguant dans les cieux,
Au dessus du monde qui gronde,
Maudissant d’anciens dieux,
Je n’étais à ce moment-là personne,
Pour ceux dont les choix bétonnent
La destiné de gens las qu’on empaume
Par la peur, l’effroi et des psaumes.
Dans une cité grise, vile hors de la ville,
Juste une méprise pour de séniles conciles,
Je vis sans espoir d’une lueur à venir,
Une nuit sans phare où se perdent mes désirs.
Je n’étais à ce moment-là personne,
Un anonyme atome,
Posé en un endroit où le néant actionne
La pantomime du fantôme.
Assis sur un banc de banlieue,
Le corps jeune et le cœur vieux,
La vie me susurrant un vil futur,
Un sort mis en scène sans allure,
Je n’étais à ce moment-là personne,
Dans les dédales froids de Babylone,
Où pour des voix l’élite fanfaronne,
Me montre du doigt et m’arraisonne.
Assis sur un banc de banlieue,
Ravi par un temps bien curieux :
Des nuages épars cachent la lune,
Présagent le noir et l’infortune.
Je n’étais à ce moment-là personne,
Au bas des tours qui me cantonnent,
M’entourent et m’emprisonnent,
Me laissant rêver là sur mon trône.
Assis sur un banc de banlieue,
La tête tournée vers les cieux,
La pluie en présent malicieux
Et un trou entre les deux yeux.