Alors tu m'as quitté un matin de septembre,
Quand fuient les passereaux vers leurs terres d'hiver,
Ton coeur n'était plus là dans la petite chambre,
Où résonne l'écho de mes pleurs solitaires.
Ainsi tu es partie vers les rives du nord,
Par les chemins fleuris de ta folle jeunesse,
Tu m'as abandonné sans peine et sans remords,
Dans cet enfer sans toi et sa pâle tristesse.
Tu étais mon printemps, ma rose de Bretagne,
Mon colibri d'amour et mon île aux trésors,
Tu n'es plus aujourd'hui qu'une ombre diaphane,
Qu'un lit abandonné qui te regrette encore.
Je ne saurai jamais qui était cette femme,
Qui décrivait si bien les tourments de l'amour,
Une amante éperdue brulant comme la flamme,
Ou l'ombre qui s'enfuit, sans bruit, au petit jour.