Qu'importe les tempêtes aux sombres tourbillons,
Les déluges de feu et les vibrants éclairs,
Si au matin coquin vole le papillon,
Butinent les abeilles aux roses éphémères.
Qu'importe l'océan et ses ricanements,
Ses montagnes d'écume et ses gouffres amers,
Si à l'aube venue plane le goéland,
Glisse la vaguelette sur la plage côtière.
Qu'importe les années mon amour si tu m'aimes,
Qu'importe le déclin et son acharnement,
Mes sentiments pour toi seront toujours les mêmes,
Que tu sois de richesse ou bien de dénuement.
Qu'importe les soucis, les vilénies qui passent,
Si la rose en son pourpre est le seul ornement,
Si le lilas bleuit au pied de la terrasse,
Et que le rossignol s'égosille au printemps.
Qu'importe les saisons et toutes les disgrâces,
Si tu tiens bien ma main, clair est notre horizon,
Nous cheminons tous deux jusqu'au havre de grâce,
Jusqu'au jardin d'Eden et l'ultime frisson.