Si nous étions perdus au bout de l'univers,
Sur un vaisseau voguant aux confins de la Terre,
Si les oiseaux du ciel étaient nos seuls repères,
Et la mer et le ciel nos uniques frontières,
Nul ne prendrait de rides et point ne vieillirait?
Si le calendrier n'était point inventé,
Si les mois, les années n'avaient jamais été,
Si la nuit dans le voile de ses sombres atours,
N'avait besoin d'horloge pour succéder au jour.
Nul ne prendrait de rides et point ne vieillirait.
Pourquoi attendre ainsi que s'écoule le temps,
La calende des jours s'étire tout autant,
Ne plantons pas de bornes à notre court séjour,
Notre vie sans le temps ne peut durer toujours.
Attendre, attendre quoi, voila le drame,
Attendre qu'au bout du temps on y gagne son âme,
Attendre peut-être plus, peut-être moins,
Attendre, attendre encor est le seul destin.