Une clé tourne. Je rentre dans un couloir allumé aux néons.
Le palier est divisé en deux parties. Une par laquelle nous venons de rentrer et l’autre là-bas au fond. Pas le temps de s’acclimater à cette lumière trop vive pour nos yeux.
La stupéfaction et une sorte d’horreur incrédule arrêtent nos pas et notre souffle.
Sur notre côté gauche un tableau sorti tout droit des contes de la crypte suffoque nos mots. Pourtant il en faut des mots pour dénoncer ce qu’il se passe en ce lieu.
Donc, comme je le disais, à notre gauche des êtres nous regardent dans une cellule ; ils sont debout, en chemise ouverte dans le dos comme dans les anciens hôpitaux.
Avant de vous en dire plus je dois vous planter le décor de la cellule :
Au fond, un mur qui semble être de couleur jaune : à moins que ce soit un effet des néons qui sont aussi présents sur ce plafond réduit.
A vue d’œil il n’y a pas plus de 9 m² pour les sept personnes incarcérées dans cette pièce. Pas de chaise. Pas de table.
Une des personnes vient coller sa bouche sur la vitre en plastique très épais. Je devrai avancer plus loin dans le couloir mais je crois que je suis clouée au sol.
En faisant juste un pas de plus on peut voir d’autres boites humaines les unes adjacentes aux autres. Quelques cris nous parviennent. Des cris rauques qui ressemblent plus à un gros miaulement qu’à un pleur d’êtres humains.
Certains bavent debout, d’autres bavent couchés à même le sol.
Il faut, je dois détourner la tête ne serait-ce qu’un instant pour que mon cerveau survive.
A droite, dans une sorte de cagibi sanitaire une dame vide un seau ; elle fait partie du personnel d’entretien.
Une formule de politesse sort de sa bouche maquillée mais elle ne nous prête pas plus attention.
le peu que j'ai pu voir d'elle est qu'il n'apparait pas de tristesse dans son regard. on sent qu'elle est immunisée.
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