Les percussions saturent et se heurtent au murs,
Au sol et aux tympans endommagées. La foule, elle,
S'agite et cerne la scène comme les anneaux cerclent Saturne.
Les chevelures des filles coquettes lévitent et dansent,
Nos mains semblent atteindre les cieux nocturnes et la lune.
En une transe commune, nous nous agitons dans un capharnaüm.
Bientôt, un coup de feu retentit. En plein sternum, une balle
Éclate le cœur d'un misérable ivrogne. Il tombe et meurt.
La fête bat son plein, une âme part et nul ne s'en plaint.
Qui peut prier pour ce pauvre défunt, sous les brillants feux ?
Qui peut crier dans cette douce cacophonie harmonieuse ?
Quand les corps tournoient à la cadence assourdissante,
L'un est tout et le tout est un mais l'homme, lui, décède,
Plongé dans l'euphorie des scènes et la liesse barbare.