J'ai dans le cœur, de si grandes passions,
Dans les mains, de si petits moyens.
Les maintes défaites, les gloires, les fêtes,
Les corps dansants, les chœurs charmants...
Que reste-t-il de ces heures ? De ces minutes ?
Des baisers de minuit ou de l'accolade de l'aube ?
De ces discours sur l’au-delà ? De ces insultes ?
De ces âmes qui, en communion, rient ou s'insurgent ?
Peu de choses. Quelques souvenirs, tout au plus,
Venus soutenir les fantasmes de ma nostalgie.
Ainsi, dans les pièces sombres de mon cerveau,
La liesse s'est enfermée. Par caprice enfantin,
Elle enfanta ensuite une amertume infondée,
Laissant un chaos chimique dans mon crane.
Hier, mon âme devint le tombeau de sa gaieté,
Je guette encore aujourd'hui l'horloge meurtrière.
J'ai dans le cœur, de si grandes passions,
Dans les mains, de si petits moyens.