Ici, les flocons de neige ne transparaissent
Qu'à l’écran de télévision obsolète.
À l'errant, obsédé par le verbe et la beauté,
On promet le tragique et la misère.
Il aurait, dit-on, misé sur la mauvaise muse.
Il observait les astres, anticipait les signes,
Voyait le grand désastre (dés-illusions) du désir.
L'alcool le tentait, bien moins que la paresse.
L’être ? Il en rêvait, bien moins que le paraitre.
Ah ! Il enviait terriblement la naïveté des uns !
Pour des courbes, il fallait que 'le terrible' mente.
Il aurait sacrifié tout, la clairvoyance et les arts,
Pour connaitre encore le hasard de sa rencontre.
Les réminiscences de ses baisers, de son étreinte
Lui revenaient. Il se dit que ni raison, ni sciences
Ne pourraient écrire les nombreux sillons lacrymaux,
L'angoisse et le tumulte des cris, des maux amoureux.
Alors, las, il prit pour obsession le verbe et la beauté.
Il erra et on lui promit, encore, le tragique et la misère,
Il aurait, disait-on, misé sur la plus mauvaise des muses.