Bien sûr j'ai vieillis, sûr que j'ai pris de l'âge,
Je n'ai su éviter la ronde des années,
J'ai pourtant tenté d'éviter le naufrage,
Mais la sombre chimère m'avait prédestiné.
Le corps est un fardeau, le corps est un mirage,
Qui se délite au temps comme bois aux années,
Je n'ai pas le pouvoir du secret maquillage,
Qui gommerait les ans de ma face ridée.
Cependant notre cœur a l'énorme avantage,
De ne point trop vieillir et l'amour conserver,
L'amour est fait du cœur et cela sans partage,
Et la règle m'importe de ne pas l'oublier.
Je fus un gai pinson au superbe plumage,
Et ne suis aujourd'hui qu'orgueil déplumé,
Garde toi ma chérie d'oublier cet adage,
On ne sera jamais ce que l'on a été.