L'agadir d'Imchguiguiln. Huile au couteau par Micam.
C'est un vieil « agadir, »* un grenier collectif,
Perdu dans un village au sud du vieux Maroc,
Un très ancien ouvrage élevé sur le roc,
Servir de coffre-fort était son objectif.
Et chaque homme du douar * y possédait un coffre.
Un gardien recruté dans un autre village
Y vivait d'un impôt édicté par les sages,
Surveillant jour et nuit, n'acceptant aucune offre.
Mais petit à petit au loin tous sont partis.
Les pauvres paysans qui trimaient sur la terre.
La pluie ne tombant plus, que pouvaient-ils bien faire ?
Aller en ville alors devint le seul parti !
Les rares mais violents orages qui tombèrent
Provoquant des dégâts que nul ne réparait
Des toits et puis des murs bientôt se dégradaient
Et l'agadir ruiné se muait en poussière.
Un rescapé vaillant en guidait la visite,
Y voyant la beauté que d'autres oubliaient,
Autant qu'il le pouvait alors il stimulait
Les amis d'Imchguiguiln*, pour promouvoir ce site.
Et les autorités donc se mobilisèrent
Débloquant un budget pour des réparations,
Et dans quelques années ce sera l'ovation,
Car l'agadir sera sauvé de la misère !
Adn 28.10.2014
* agadir : grenier fortifié collectif d'un ou plusieurs villages, servant de coffre-fort pour tous les biens précieux (récoltes, papiers importants, bijoux etc...) Au pluriel : Igoudar. Le nom de la ville d'Agadir (Agadir N'ighir à l'origine) signifiait : "Grenier fortifié sur la colline".
* douar : cercle formé par un groupe de tentes berbères, autrefois. Maintenant : hameau, petit village.
* Imchguiguiln : petit village situé sur la route d'AGADIR à TAFRAOUT près d'AÏT BAHA.