Je vous aime, c’est fou, je vous rêve en couleur
Le vert de vos doux yeux pour moi ensorceleurs
Le rose de vos joues quand votre cœur surpris
Ne peut cacher l’émoi de ce qu’il a compris.
Le carmin délicieux qui décore vos lèvres
Dont je suis amoureux, qui me donnent la fièvre
L’ocre-rose charmant du creux de votre cou
Et cette veine bleue y battant par à-coups.
J’aime le sillon brun qui sépare vos seins
Où un bijou vermeil rutile. Est-ce à dessein
Que vous l’avez choisi si petit, par malice,
Afin que je vous scrute alors avec délice ?
Quand près de moi enfin vous vous déshabillez
Je rougis en voyant le délicat duvet
Aux reflets mordorés qui vivement m’attire.
Écarlate soudain je souffre le martyre.
Cramoisi de désir, si je rougis encor
C’est avant de pâlir, espérant votre accord !
Je serais vert de rage et de déconvenue
Si un autre que moi vous voyait rose et nue.
« Ce n’est que pour bronzer qu’ici je me dévêts »
M’avez vous dit hier. « Jamais vous ne devez
Penser à autre chose et vous croire permis
Des idées de conquête et nous serons amis ! »
J’en suis devenu gris. Vous voir, vous mon icône,
Me rejeter ainsi. Si j’ai pu rire jaune
Je sais que loin de vous dans ma chambre ce soir
Je bois pour oublier et bientôt serai noir !
Adn 27.09.2019