Invité Invité
| Sujet: Pétage de plomb Sam 14 Juin - 14:32 | |
| Jeudi, je me suis offert un petit pétage de plomb anniversériel. Je vous explique en quelques mots, je suis sure que certains ont déjà connu ça : on prend un an de plus dans le circuit et paf ! surchauffe, et re-paf ! pétage de plomb, celui en haut à droite sur le tableau de commande, celui qui sert à éclairer la chambre raisonnable. Et évidemment, j’y étais, dans la chambre des raisonnables, à ce moment-là. Je me suis donc retrouvée dans le noir le plus complet. Impossible de bouger, j’étais perdue au milieu d’une appréciation hautement ch…iwawa sur un bulletin trimestriel. Je luttais depuis ¼ d’heure contre l’envie démangeante d’y écrire en vers, ou d’y faire des jeux de mots, mais la vision de mon crapaud-cheffe me rappelait à l’ordre sans pitié – la pitié, elle connaît pas.
Et puis tout à coup, une lumière douce a filtré, provenant de la chambre aux bêtises, celle qu’on essaie de nous faire tenir fermée au-delà des 7 ans fatidiques… et par la porte entrouverte, s’est enfilée une ribambelle de petits personnages que je ne connaissais pas vraiment, mais qui me rappelaient tous quelque chose, comme des rêves enfouis. Etrange étrange. Ils se sont installés confortablement dans la chambre des raisonnables, toujours sans électricité, s’éclairant à la lumière de bougies d’anniversaire, piquées au gâteau que je n’avais pas eu (je préfère les non-anniversaires, au fait).
J’ai tout de suite été attirée par un buisson de lilas, aux beaux yeux verts et à la voix flurette, à qui je n’ai pas pu m’empêcher de faire quelques grimourettes en forme de pieds-de-nez – les grimaces, c’est pour les limaces, là c’était trop mignon et léger. Le buisson m’a répondu en délicieux éclats de rire embaumeur, ouvrant toutes ses petites fleurs d’une manière charmantement parme. Nous avons chanté quelques bulles de savon à la violette, ce qui nous a un peu chambullés, nous sommes frotté le nez en signe d’eskimo tendre et sommes devenus très copains tous les deux.
Sur un sofa en mousse de citron, une gourmandine faisait de l’œil, qu’elle avait fort veloursé, à un lutin. C’était une fille très joyeuse, toute de joie, qui sortilégeait son monde à grand renfour de petits forts tirés d’un de ses deux sacs. Elle était d’ailleurs elle-même très appétissante ! Le lutin ne se sentait plus de joie – lui non plus – et pour montrer sa belle voix, il a ouvert un large phonographe, a tourné la manibelle – toute décorée de prismes – et nous a fait entendre son dernier concert à la Scalla des Mille ans de la reine des vents. Personnellement, je trouvais que les violons crincrinnaient un peu, mais sa glotte, au lutin, gloglottait en traits mollo, mollo, de belle manière.
J’ai alors aperçu dans un coin reculé et arrondi une scène étrange. Jeannot Lapin, Bambie et Petit-Gourou faisaient une ronde éllileptique autour d’un personnage triste, sérieux, qui avait tout l’air d’un gourou perdu, mais pas un Grand-Gourou, non non, un gourou tout court. C’est là que j’ai réalisé qu’un gourou perdu, qu’il soit kangourou d’Australie ou non, était reconnaissable entre tous à son air encore plus perdu qu’un souvenir pour un amnésique. Et les autres lui chantaient « Fais-nous des galipettes, fais-nous des galipettes ! ». Mais le pauvre était si perdu qu’il arrivait uniquement à faire des galipaces – et les galipaces, c’est pas comme la glace, c’est pas bon.
Tout le monde avait arrêté de parler et regardait, un peu gêné par la libertette des enfants. Alors la gourmandine n’y a plus tenu, elle a sorti de son ressac – elle avait deux sacs, je vous rappelle – un flaconnet empli d’un liquideux. « Poussez-vous ! a-t-elle écrié. J’ai ce qu’il nous faut ! » Et pschiit pschiit, de deux bouffées – pardon pour le gros mot – d’ insecticide magique accompagnées d’une formule magiquaussi : « Mets ta morphose ! », elle a couvert le monsieur d’asperges. Et là, j’ai compris que tout était possible ! Nous avons vu ce monsieur tout gris changer de couleur, se nasifier en rouge, se tiffer en bleu, se papillonner un nœud à petits poids et se culotter en rayures et – tenez-vous bien – sortir de la chambre déraisonnable en galipettes !
Et c’est là qu’il a roulé-boulé sur mon crapaud-cheffe, debout dans l’encadrure de la porte – je dis « dans » parce qu’elle s’était coincée dedans, vraiment – qui me jetait un regard d’encre de sèche. « La Grosse ! » a crié tout le petit peuple de mon ventre, me crampant un peu, et je me suis réveillée brusquement. |
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lilo
Messages : 2365 Date d'inscription : 06/04/2008 Age : 29 Localisation : Dans un temps qui témoigne des temps mais qui n'en parle pas.
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Invité Invité
| Sujet: Re: Pétage de plomb Dim 15 Juin - 23:20 | |
| là, c'était un vrai peid-de-nez en grimace, et pas du tout en grimourette merci ma Lilo et je suis ravie de t'avoir fait sourire ! de l'autre rive, un vol de |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Pétage de plomb Mar 17 Juin - 2:49 | |
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shangaan
Messages : 953 Date d'inscription : 08/04/2008 Age : 87 Localisation : sur les chemins du monde
| Sujet: Re: Pétage de plomb Lun 23 Juin - 16:46 | |
| Quel humour ma bichette, et quelle imagination ! vraiment c'est très drôle, je pensais être passé maître dans le domaine de l'imaginaire, mais alors là tu gagnes le Mickey; bisousq de ton ami Shangaan | |
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océane
Messages : 207 Date d'inscription : 07/04/2008
| Sujet: Re: Pétage de plomb Dim 13 Juil - 14:47 | |
| Invite moi lors de ton prochain pétage de plomb Je suis sure que j'aimerai voir et ressentir tout ça. J'aime. | |
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| Sujet: Re: Pétage de plomb | |
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