Dans la lumière du jour qui s’efface tremblante et saignante je contemple l’amertume et le noir miroir de mon âme traînée et dépecée.
Dans les brouillards vaporeux. couvrant d’argent la douleur des plaies noircies, j’aspire les fumées voluptueuses et bleutées, charriant des senteurs d’épices étranges, chargées d’oubli et désespoir.
Dans le gris assombri par l’âpre et morne odeur d’une ville éventrée et révoltée, masquée par ses voiles sensuels et charnels, je savoure le tourment affolant mon être. Je perçois les gémissements de mon existence déchirée sous les griffes crochues et les gueules béantes d’érinnyes arborant leurs drapeaux rougissants des larmes.
Dans l’implacable frayeur et l’irrépressible puissances de la foudre détruisant les obscènes nuages et leur meurtrière impuissance, dans l’attente, violente et effrayante, de la clameur et du tonnerre, je respire le désir et sa force implacable, j’embrasse la puissance charnelle de la volonté et l’ivresse tonitruante de ma liberté. Je m’y noie et je vis.