Le mendigot.-
Tu sens l’urine, l’odeur des pauvres.
Tes haillons décrivent ton misérabilisme.
Le trottoir infect, ton parcours difficile.
Tu craches le sang, couleur d’habitude.
Sac au dos, tu transportes ta vie
Dans un silence secret et indécent.
Tu traînes une puanteur morbide.
Yeux vitreux, tu caches ta honte.
Tête baissée, ton monde froid et esseulé;
La nourriture dans un corps flasque.
Un râlement pénible, lèvres mauves;
Des mains gercées, cicatrices sanguinaires.
Tu trépignes, le vent caresse ta saleté.
On s’éloigne de ta disgrâce éhontée.
Le rejet social, un regard hautain;
De la méfiance, des pas rapides.
La nuit veille ton cadavre vivant.
La glaçure plonge ton cerveau malade.
Quelques hésitations étouffées
Et soudainement, la délivrance espérée.
André, épervier