Les années passent comme notre amour,
Se fanent les fleurs de nos adolescences
Il ne nous reste même plus l’humour
Pour cacher le voile de nos indifférences
Nos rêves d’enfants, nos ambitions d’adultes
Se sont flétris sur des chemins de routine
Depuis longtemps nos cœurs ne battent plus tumultes
D’humains, nous sommes devenus machines…
Ne se rendant pas compte, agir par habitudes
Du lever au coucher tels des automates
Se laisser submerger par cette lassitude
De la vie qui te plie, te tasse et te mate.
Plus le temps de dire bonjour aux voisins,
Un sourire peut-être mais juste artificiel
La misère du monde,et bien d’ autres destins
Ne viennent même plus obscurcir nos sommeils
Enfant, tu clamais haut ta différence
A l‘injustice tu hurlais ton dégoût
Le temps a tué l’envie et ton innocence
Tu ne cherches plus qu’à joindre les bouts
Pauvre pantin de bois, triste fantôme
Tu ne sais que suivre la meute
De tes idées où est passé le moindre atome
Les rites et ton indifférence t’ont rendu pleutre…
Penser que ce poème s’arrêterait ainsi,
Mais trop de choses à dire et qui pourtant sont tues
Plus loin que notre couple qui s’éteint, endormi,
Il y a ces voisins, ces parents, que nos cœurs ne voient plus.
Métro boulot dodo, ont rendu la distance
Entre nous toi et moi et nos meilleurs amis
Le calme apparent de cette indifférence
Est plus que la colère notre pire ennemie