Mon papa

Mon papa


Ouaf, lui aussi le museau fracassé
D’où lui venait ce suave sobriquet
De « douce gueule ratatinée »
Fut longtemps pour moi un étranger

D’Indochine au fin fond du Maroc
Combien d’os a-t-il pu désagréger
Dans de vieilles gamelles de toc
Avant de venir près de notre niche se reposer ?

Depuis longtemps mère chienne avait déserté
Chienne de mère était partie courir le cabotin
Et jamais, non, personne ne t’a alerté
Elle avait préféré les paniers en rotin

Te souviens-tu de ces temps là
Où aboiements étaient chimères?
L’écho oubliait de donner le la
Depuis j’ai retrouvé mon père

Maintenant, on fait écuelle commune
En partageant souvent notre pitance
Qu’importe l’heure tracée par la lune
Devant la niche, nous sommes toujours en vacance


Je voulais vous laisser sa photo
Mais trop dur pour un cabot...