Souvenirs de chiot

Souvenirs de chiot

Vous-ais-je dis que mère n’aime guère les chiots mâles
Et que sa préférence va vers les petites frimousses
De mes sœurs de portées, léchées en tendres rafales
Tandis que son museau au bord du panier me pousse

Et tout chiot déjà, délaissé et sans soin je tousse
Des tétines maternelles je ne garde que fringales
Pas de jappements d’amour ni l’abri d’une robe rousse
Heureusement il restait le doux chant des cigales

Puis au bout de quelques temps comme la gale
Elle me chassa de la niche, sans heurt ni secousse
Et je dormis seul là parmi les fleurs et astragales
Sans même connaitre la douceur de la mousse

Une mamie au poil rasé me trouvant mine bien pâle
M’entraina au fin fond de sa cambrousse
Vers sa niche d’amour, d’or et d’opale
Où j’ai pu guérir de toutes mes frousses.