La valse sans le temps...
La valse des langues allègres
Autour des lèvres d'une rose au pré du jasmin
Aux pétales imbibés d'un venin vital
Nourrissant le loisir de l'ange exilé
Jusqu'à l'enfer de l'épine mortelle.
La valse des langues qui lèchent le miel
Promis aux coins des bouches fidèles,
C'est là que l'ange suce le murmure
Autour des roses de la nature.
La danse des robes en cloches
Autour du trou de l'orage d'un œil muet
Emporté sur un nuage de rêves beaux
Noyé dans une larme de joie sucrée
Jusqu'à la douleur d'une joue blême à la sueur amère.
La danse des yeux à l'aveuglette
Pris dans le vent des oubliettes,
C'est là qu'il pleut des larmes chaudes
En gouttes qui coûtent de l'émeraude.
La parade des martyrs heureux
Autour d'un bien obtenu à force d'aimer
Gagné fièrement à coup de sang et de raison
Perdu dans la ruée vers un destin lumineux
Jusqu'aux ténèbres du temple de l'oubli de soi.
L'heureuse parade des opprimés
Dans les tournures des vers rimés,
C'est là que l'art d'aimer renaît
Parmi les pages d'un livre inné.
La chevauchée au trot royal
Autour d'une stèle armée d'une plume gaie
Baignée à l'encre d'une fontaine qui jette les mots
Tarie de la sève du moindre chant d'honneur
Jusqu'au silence meurtri d'un nom sculpté sur une pierre.
La chevauchée au trot royal
Des pas partant vers les étoiles,
C'est là que l'âme récolte le mot
Scellé sur l'aile d'un long galop.
La traversée du grand désert
Autour d'une île ôtée à la beauté du printemps
Egarée dans les mystères de l'océan de la poésie
Echouée dans un bois dénudé de feuilles
Jusqu'au os des souvenirs gravés sur un tronc de cendres.
La traversée de l'océan
En chaîne de rêves jusqu'au néant,
C'est là que l'œuf éclot le bec
Ailé d'échos de chœurs métèques.
La randonnée des amoureux
Autour d'un serment solennel conjugué à l'éternité
Tourné entre les bagues des mains comptant un seul doigt
Un seul bras d'un seul cœur battant sur un seul chemin
Jusqu'au pays des fidèles ou la seconde est un véritable monde.
La randonnée vers l'infini
Des cœurs vivant sans agonie,
C'est dans la main qu'on lit l'histoire
D'une route qui mène au bel espoir.
L'élan d'un saut plus haut que la chance
Autour du cratère d'une lune lumineuse dans mes yeux fermés
Engloutis dans un paysage sans vent
Enterrés sous la poussière au sommet de l'univers
Jusqu'au réveil dans un monde ou chacun a son propre soleil.
L'élan hardi jusqu'à la lune
Ou la poussière repose en dunes,
C'est là que vont les rêves mourir
Plus haut que l'ère de l'avenir.
La promenade des cadavres enchaînés
Autour d'une tombe dans le cimetière des vivants
Dorée de chrysanthèmes d'un ton avenant
Ornée d'une symphonie de silence merveilleux
Jusqu'à la lisière du ruisseau paisible coulant la vie au verso du conte.
La promenade qui traîne le corps
Parmi la foule des rêves morts,
C'est là que pousse la fleur du mal
Dont le venin est si vital.
La marche du soldat célèbre inconnu
Autour d'un drapeau bas creusé dans la victoire de l'ennemi
Piétiné par des prisonniers désarmés de foi
Tenu par une main dépourvue de sang
Jusqu'à la chair pondue à l'angle de la rue de la liberté.
La marche des armes en harmonie
Dans la bataille des rêves bannis,
C'est là que l'âme désire la paix
D'une plume qui tranche comme l'épée.
Kader...