En ce matin d'octobre étoilé de rosée,
Un joyeux compagnon en sa pourpre livrée,
Chantait dans mon jardin sa jolie sérénade.
Il ne se lassait point notre gai camarade,
De triller et flûter à s'en époumoner,
Sous ma fenêtre close et les volets fermés.
Dès que j'eus animé les bras de la croisée,
Le joyeux messager à la gorge empourprée,
Reprit sans se lasser son mélodieux ramage.
Bien qu'étant étranger à ce frais babillage,
Je contemplais ravi le concert endiablé,
Que donnait à ma porte notre rouge emplûmé.
L'oiseau qui se lassait de mon incongruité,
Se lança pour l'honneur et se faire apprécier,
A l'assaut de mon huis et son pâle vitrage.
Il frappa la croisée du bec et du plumage,
S'en fut et s'en revint frapper comme un damné,
Cela dura des heures et toute la journée.
Lorsqu'au matin nouveau je rouvris la croisée,
Je ne vis plus l'oiseau à la gorge empourprée,
Il s'était envolé tout en haut des nuages.
Qui était-il vraiment, quel était son message ?
Je ne sais...je ne crois, mais j'ai cette pensée,
Que ma petite fée était ce messager.
Shangaan