Elle rentre chez elle, commence à tout casser.
Elle souffre le martyre et ne peut effacer
Tout ce qu’elle a subi à cause du passé
Et toutes ces douleurs dont elle ne peut parler.
L’homme en qui elle avait la plus grande confiance
Est le seul responsable de ses souffrances.
Ce père qu’elle avait toujours idolâtré
Par des gestes pervers, a tout fait basculer.
Ce père qu’elle aimait a tué son enfance
Et l’a pendant longtemps condamnée au silence.
Elle n’avait que douze ans quand il a commencé
Mais elle ne voulait surtout pas le dénoncer.
Et pendant des années, elle s’est sentie coupable
Pensant que son secret était inavouable.
Pourtant pour oublier, elle a tout essayé
L’alcool, le feu, la drogue mais ça n’a rien changé.
Sa maman qui l’aimait, avec qui elle vivait
N’avait pas deviné qu’elle était en danger.
Quand elle l’a vue souffrir, elle n’a pas hésité
Et par un spécialiste, elle l’a faite soigner.
Il l’a apprivoisée et l’a mise en confiance,
Elle a pu révéler l’objet de son silence.
Elle a enfin compris qu’elle était la victime,
Que toucher son enfant était le pire crime.
Elle va tout doucement, pouvoir se reconstruire
Et enfin à la vie, elle va pouvoir sourire.
Son père quand à lui, n’a pu se faire soigner,
Il a eu tellement honte qu’il s’est suicidé.
25.03.2007
Poème écrit d'après un fait divers lu dans le journal