Tu t'ennuies dans ton nid comme serin en cage,
Petit oiseau blessé des rivages d'azur,
Tes rêves sont brisés comme brisées tes ailes,
Passereau du soleil sur une croix cloué.
Tu rêves et puis tu dors et puis tu rêves encore,
De contrées infinies et de jungles sauvages,
Où les perruches bleues et les aras de feu,
Jacassent, s'interpellent, et souvent se querellent,
Sur le dôme fleuri de verte canoppée.
Et le sommeil revient qui suspend ton envol.
Cependant ton esprit est toujours en maraude,
Oubliant la douleur qui parfois te taraude,
Tu uses de parfums comme ultime artifice,
Ainsi à cette table où ce soir je travaille,
Un parfum de lilas discrètement se glisse,
Sur la page nacrée de mon calepin noir.
Tu es là, je le sens, et mon vieux coeur tressaille,
De joie, de tendresse, d'amour, mais aussi d'espoir.
Petit oiseau blessé, très heureux de te voir.
Shangaan