L’automne a vieilli le costume vert
Qui habillait l’arbre du printemps
Et laisse, le couturier de l’hiver,
Le revêtir de la tenue d’Adam.
Pourtant si droit pourtant si fier
Lorsque l’été en faisait un galant,
Ses ramées, squelettiques et vulgaires,
Ont perdu leur panache verdoyant.
Nu, laid, il semble en perpétuelle prière,
Misérable d’être ainsi indécent
Il est là, dépouillé, solitaire,
Comme un prince transformé en manant.
Attendri par autant de misère
Le ciel déverse ses cristaux d’argent
Qui volent, vers ce prisonnier de la terre
Et le recouvre d’un épais manteau blanc.