Tendresse explosion
Des lames étranglées sous ma chair de feu
S'embrasent en un festin d'étincelles brûlantes.
Mon corps docile ne répond plus en cet instant précis.
Le fer, jeté dans le brasier qui l'a rendu liquide
Anime encore mon cœur à présent métallique.
Mes yeux au vide, percés de carbone fumant
Disparaissent peu à peu mélangés à ma peine.
La table de glace, sur la quelle je suis ausculté
Contraste avec les flammes et la fusion.
Une incision sur le cœur, là, à gauche, s’il vous plait ?
Et le sang bleu s’évacue vers ciel, un sentiment
Vient de tomber jusqu’au sol. L’étonnement.
Détachez la rancune, professeur, nous perdons le patient.
Ma tête se renverse, je vois trouble, je pers conscience.
Regardez, ces yeux si noirs… arrachez le coin droit,
Là, sous l’extase et la passion. Nous le perdons.
Entrouvert, le cœur en fleur, je m’ouvre à l’air oxygéné.
Cette atmosphère blanche, de draps, et de masques, et de gants
Me chatouille l’esprit. Une lueur s’évade au loin.
Pouvons-nous laisser cette vis planté, ici, sur la paroi, professeur ?
L’homme aux doigts agiles et précis détourne le regard
Et tire avec rage le cylindre fileté qui s’arrache dans un jet de sang rouge
Je m’éveille brusquement, un visage, des cernes, de la sueur,
J’entends des cris, l’homme appelle : "NON !"
– Docteur ! – Associer ?
– Il est mort ?
– Je pense. Je crois que cette chose violette, là, glissant à nos pieds…– Oui ?
– N’est autre chose que …
Son sentiment de L’Amour.
...