Retour des moissons,
Je me souviens encore des soirées de juillet,
Alors que femmes et hommes harassés de fatigue,
Se pressaient sous le porche du foyer ancestral,
Pour récolter enfin le fruit de leur labeur.
Dans la cour planait la bonne odeur du froment,
Mêlé au fort remugle de la sueur des hommes,
Chacun goûtait l'instant de cette fin du jour,
Où la lumière en ombre se métamorphose.
D'une judicieuse croix de leurs grands couteaux,
Les hommes marquaient le pain qu'ils allaient consommer,
Ce pain sacré qu'ils serraient au creux de leur main,
Comme la vivante illusion du salaire des hommes