Le pays de l’amour
C’était une terre en sommeil
Une friche où rien de bon ne poussait
Attendant de l’homme le réveil
Qu’une première fleur y germerait
Un vieil homme et sa famille, sans racine,
S’y installèrent, faute d’aller plus loin
Se firent un toit qui ne payait pas de mine
La terre, retournèrent avec moult soins
La première récolte n’eut rien de miraculeux, juste de quoi faire manger les parents et les enfants. Mais quand le soleil se couchant, terme de leur rude besogne, ils s’asseyaient éreintés au bord de leur champs, ils y voyaient les promesses de lendemains meilleurs…
Les années passèrent, la terre distribuait largement ses richesses et les enfants grandissaient. A leur tour, ils fondèrent de nouveaux foyers et n’épargnèrent pas la sueur de leur front. La terre se gorgea de vie et devint une douce oasis où les joies simples répondaient aux dures journées de peine, où les saisons orchestraient les travaux et les repos.
Enfant, ne crois-pas cette terre disparue
Elle vibre au bout de tes doigts
Même si d’autres l’ont mises à nue
Elle garde en l’homme toute sa foi
Alors comme ces vieux laboureurs
Dont la paume devenait si rêche
N’épargne nullement ton labeur
Et dans ce doux pays, construis ta crèche.