Qui sont ces êtres étranges,
mi démons ou mi-anges,
eux qui nous émerveillent,
tout simplement des hommes
qui délivrent leurs mots
du bout de leur stylo
emplumés de soleil,
comme une bonne nouvelle,
qui bien souvent les gomment.
Funambules sur le fil
de la vie, « leurs ailes
de géants les empêchent
de marcher », comme le dit
si bien Charles Baudelaire.
leur âme va prendre l’air
il faut qu’ils se dépêchent
d’aller trouver leur île
pareille au paradis.
Ce sont LES POETES,
alchimistes des mots
qui se cachent derrière
il les mettent en croix
avec art, les déclinent,
ils expriment leurs doutes,
leur joies ou leurs colères,
en donnant de leur voix
vingt fois sur le métier
ils remettent leur ouvrage
avant d’écrire une page,
et ils ont dans leur tête
quelques milliers d’oiseaux.
Ils jettent leur musique
sur les pianos du cœur,
ils parlent d’amitié
avec leurs mots magiques,
allument des arcs-en-ciel
et des feux d’artifice,
ils rêvent de Venise
ou bien de nuits de Chine,
d’un simple cabanon,
ils bâtissent un château ;
soit princes, soit mendiants,
ils sont parfois maudits
ou parfois sublimés
avec tous leurs mots dits
qui les mettent en déroute.
et lorsque tout sombre,
encore un petit verre
avant d’aller là-haut,
avant le dernier vers
quand ils s’en vont aux fleurs,
vers le royaume des ombres,
sous terre ou dans le ciel,
on voit au firmament
une étoile s’allumer
qui va porter leur nom.