Ce soir à la brune un parfum de lilas,
Flotte, erre, s'en vient et serpentine,
Sous la voûte opportune de ma pergola.
Je la suis du regard la dolente câline,
Qui ondule et se tord aux ailes de mon nez,
Comme fumée d'opium ou volute d'encens.
Je la connais si bien cette fragance aillée,
Caressant mon visage de son disque dansant,
Que je sais à l'instant par l'arôme ténu,
D'une bouffée d'amour, d'une tendre pensée ,
Que mon front brillera sur mes tempes chenues,
Comme pierres d'azur à mon coeur déposées.