Comme chaque matin il regardait la mer,
La dentelle des vagues allant s'éclaboussant,
Le dos des noirs rochers que les marées libèrent,
Et l'écharpe de brume portée par le jusant.
Il contemplait le mouvement oscillant des vagues,
Le remous tourbillonnant des jeysers fusants,
Les ruisselets d'écume où les courants divaguent,
Et les sautes du vent à l'arc des brisants.
L'homme, chenu, dos courbé sous la rafale,
Jamais ne tressaillait et non plus ne sillait,
Il semblait méditer sur le noir piédestal,
De roches abattues et de galets mouillés.
Pourtant, ses lèvres bleuies d'iode et de sel,
Murmuraient tout bas dans cette aube première,
Aux dieux des eaux, aux dieux du vent, à l'éternel,
Comme un sanglot, comme un adieu, une prière.