SOS misère
Toi qui passe en me jetant un regard furtif
Comme si j’étais l’ombre d’un chien famélique
Toi qui t’écarte de moi me croyant agressif
Si tu savais à quel point je suis pacifique
Sous mes haillons et sous cette peau ridée
Se cache une âme, se perd un cœur
Dont tu n’as pas la moindre idée
Me prêtant seulement haine et rancœur
De mon corps, j’oublie douleurs et souffrances
De mes yeux ne coulent plus de larmes
Je cherche dans la rue à gagner ma pitance
L’indifférence des autres jamais ne me désarme
Je suis juste un sans toit, un sans lieu
Dans un pays civilisé, l’image de la misère
Un oublié de la vie, un rebut de dieu
Qui n’a que son chien pour ami et frère
Et je reste, là, assis sur ce banc public
Avec le soleil d’été comme richesse
Blasé du mépris des lotis et de leur chic
Incapables de la moindre largesse
Même si je ne leur souhaite pas, demain ou plus tard
Peut-être deviendront-ils mes compagnons d’infortune
Après des hauts, des bas, longue plongée dans le brouillard
Quand l’indigence chasse la bonne fortune.