Comment le saurais-tu si je mourais ailleurs,
Dans un port isolé à ma dernière escale,
Dans un lointain pays où les jungles avalent,
Les audacieux perdus en ces lieux de malheur.
Comment le saurais-tu, dis comment le saurais-tu,
Il te viendra un jour une pensée fugace,
Qui te fera monter les larmes au bord du coeur,
Où est-il donc allé ce chenapan farceur,
Dont la plume parfois ne manquait pas d'audace,
Son encre a dû sécher au blanc de ses cahiers,
Ses pages ne sont plus que chiffons de papier.
Comment le saurais-tu si je mourais ailleurs.
L'esprit a le pouvoir de franchir les espaces,
Il s'affranchit de tout, des distances et des lieux,
Alors prête l'oreille aux messages des cieux,
Ecoute chanter le vent et le merle qui passe,
Tressaillir la futaie et le faon capricieux,
Ecoute aussi ton coeur à la moindre menace,
Il saura j'en suis sûr te renseigner le mieux.