La Canne
En décoration, j’ai une vieille canne
Dont la poignée représente un oiseau
Sur son fut tordu comme une liane
Grimpe un long serpent d’eau
Elle a plus de cent cinquante ans
J’imagine l’homme qui l’a sculptée
Avec sans doute des gestes lents
Les soirs d’hiver devant sa cheminée
Si je pouvais te comprendre
Combien de chemins me décrirais-tu
Et d’heures devant l’âtre à attendre
Combien d’histoires vécues
Maintenant tu es devenue une compagne
Et tous les deux nous nous promenons
Sans que j’aie besoin, j’en témoigne
De ton soutien, de ta contribution
Je prolonge ta vie et te fais vivre autre chose
Pour pas te voir plonger dans une dernière névrose.