MES MOTS
Lorsque, devant l’ordinateur, je commence à taper sur le clavier, mon esprit ne m’appartient plus.
Les lettres deviennent des notes qui me portent. Le clavier devient piano, et moi je suis emportée par ce flot qui sort de moi et qui raconte tout ce que je n’ai jamais voulu dire à personne.
Un alignement qui sourit, cri, hurle, rage ou alors ondule, susurre, murmure, m’enveloppe de tendresse, d’amour, de tristesse, d’humour, ou de rire.
Quelle étrange sensation que d’être bercée par un flot qui sort de nous, finissant par nous apaiser, comme un être aimé nous berçant avec douceur.
Quand cette pulsion monte en moi et m’envahit sauvagement, pas d’autres moyens que d’inscrire immédiatement ces mots sur une feuille, sous peine de voir à jamais ces mots perdus, car légers comme le vent ils s’envolent et ne reviennent plus.
Si je les laisse partir, un sentiment de culpabilité au goût amer m’envahit alors que si je les transcrits tout de suite, c’est comme un apaisement qui entre en moi.
Bien sûr, je sais que mes mots sont maladroits. Jamais je n’atteindrai la manière et la magie de ceux qui jonglent avec, créant des poèmes ou des œuvres magistrales.
Mais ce sont les miens, timides, maladroits et je les aime comme ça !
jeannette insurgé