En des siècles lointains
En des siècles lointains j’ai du la rencontrer
Elle n’était pas princesse et moi point chevalier.
Mais son cœur comme hier était doux à chanter
Pour ce pauvre aède qui s’était fait charmer.
Bien qu’étant du bas peuple elle était fort jolie
Et bon nombre de cœurs la voulaient dans leur lit.
Elle n’était point dupe esquivait leurs envies
Puis d’une pirouette disparaissait sans bruit.
Le poète assistait bien sur à contre cœur
A ces pantalonnades, il voulait son bonheur
La belle ne voyait qu’en ce doux rimailleur
Qu’un poète perdu en ses rêves et ses pleurs.
Pourtant alors qu’un jour étant prise a partie
Par quelques jolis cœurs usant de leur folie,
Il vint à son secours au mépris de sa vie
Évitant de justesse dagues et coup aguerris.
La douce Damoiselle s’en vint alors vers lui
Et trouva dans ses yeux un regard attendri.
Emu par ses chansons la belle s’alanguie
Ecoutant cet aède son doux cœur s’en épris.
Mais les autres jaloux dénoncèrent l’aède
Disant c’est un sorcier ! Elle a perdue sa tête
Comment un troubadour crièrent-ils à tue tête
A-t-il pour l’envoûter, cela n’est point honnête.
Il faut qu’il soit châtié ! Et le plus tôt possible
Laisser au rimailleur une beauté sensible ?
Pendons-le ! Nous verrons si ses rimes inaudibles
Cesseront d’envoûter la belle incorrigible.
Il n’en est pas question, je fais appel au roi
Qui lui seul tranchera, je suis de bonne foi.
La belle enamourée cria sur tous les toits
Celui dont suis aimé a la plus belle voix.
Le loup (à suivre)