Ton rire de rossignol
Couvre ma voix enrouée
Et ton minois enjoué
Jure avec ma triste fiole.
Tu trottines allègrement,
Ridiculement, je claudique,
Gentiment tu me mens
Avec tes bobards magiques.
Au bar, pour toi un bébé rose,
Et pour moi une infusion.
Avec toi courir, serait une illusion.
Je souffre trop de mon arthrose.
Tes petites mains sont agiles,
Les miennes sucrent les fraises.
Tu es petite femme au corps gracile
Alors que je suis un énorme obèse.
Tu mords dans la vie à pleines dents,
Quant à moi mon dentier se décolle.
On rie de la triste mine des gens
On est bien ensemble, on rigole.
Il paraît qu’on ne fait pas d’enfant
Quand on a atteint soixante dix ans,
Il est trop tard à présent et j’assume
Ma paternité, mon âge et en plus…
je m’amuse.