EN CINQUANTE, pour moi
c’était : « bonjour la vie »,
regardez, me voici,
je donnais de la voix.
EN CINQUANTE, à l’automne
jour de Sainte Céline,
la vie, elle se décline
sous l’signe de la balance.
A mes yeux qui s’étonnent,
je faisais la culbute
dans ce monde de bruts,
ce monde un p’tit peu fou,
qui me semblait plus doux,
que je croyais délice.
La vie s’ouvrait alors,
elle plantait son décor
au foyer de GILBERT
et de maman ALICE,
dans l’Est de la France,
une petite ville
qui s’appelle THIONVILLE,
avant qu’arrivent deux frères.
La seconde guerre mondiale,
son cortège de mal,
mon père, jeune soldat,
était parti là-bas :
(campagnes d‘Afrique du Nord
Italie : Mont Cassin),
devenait un héros.
Rev’nu à la vie civile,
ensuite, dans un bureau,
travaillait comme métreur ;
maman, à la maison :
c’n’est pas toujours facile,
mais avec tout son cœur
elle y parvient très bien,
il n’y a pas de raison,
je la revois encore.
C’est la vie qui bascule,
la vie qui recommence,
sans trêve et sans calcul,
et même si l’enfance
s’est faite un peu lointaine
n’est plus qu’un souvenir,
et qu’ils ne sont plus là,
si maintenant, c’est moi,
passé la cinquantaine
qui ai pris le relais,
à ma vie, pas toujours
tout à fait glorieuse,
malgré tous les déboires,
mais, c’est sûr, merveilleuse,
c’est bien ce que je crois,
j’ai quand même envie de dire
si vous me regardez
depuis cet autre part
au-delà de la terre,
que très sincèrement,
vous pouvez être fiers
de vos trois petits enfants.
Ce qui compte c’est l’amour
que vous avez semé
et qui règne à jamais.
Merci pour ce bonheur
sans nom que je vous dois
qui enserre le cœur,
pour cette belle aventure
qui n’a pas son pareil
et ressemble au soleil,
qu’on appelle LA VIE,
comme une grande envie
on espère qu’elle dure
et qui continuera,
autant que faire se peut,
de me donner le « la »
de cette partition
aux multiples chansons,
jusqu’à quand ? Je ne sais pas,
peut-être l’affaire de Dieu.
Danièle
20 janvier 2005