Peut-être partirai-je un jour de neige,
Un jour de sombre froidure, un jour d'usure,
Peut-être sera-ce le temps d'un joyeux printemps,
Une matinée guillerette, un jour de fête,
Nul ne connait l'instant, nul ne connait l'heure,
Nul ne peut aujourd'hui en sonder la douleur,
Nous sommes fait d'argile et de si peu d'esprit,
Qu'on n'imagine mal ce dernier en sursis,
Le tout doit disparaitre, idem la pensée,
Comment donc se bercer de ces billevesées,
Qui assurent que le corps est notre éternité,
Hugo à ses pensées peut-il encore survivre,
Et Cassandre à vesprée se peut-elle espérer,
Que la rose de Ronsard lui soit d'éternité,
Les poètes en leurs vers peuvent encore vivre,
Leur esprit immortel dort toujours dans les livres