Tant de sombres drapeaux plantés sur les chemins,
Tant de noirs calicots souillés de sang humain,
Tant de gorges serrées et tant d'agonisants,
L'enfer est il pour nous ce bien triste destin ?
Pourtant brille le ciel aux rives d'océan,
S'envole la fauvette, plane le goéland,
Le lilas s'émerveille, pavoise le lupin,
Et le merle s'éveille à l'orée du matin.
Peut être est il sur Terre non loin d'ici,
Des lieux où l'âpre guerre aura moins de crédit ?
Car les sombres faucons jamais ne changeront,
Leur enfer est sur Terre ils en profiteront.
Alors chantons l'amour comme fait le pinson,
Cueillons les douces fleurs au jardin de nos cœurs,
Embaumons nous d'espoir quelle que soit la saison,
Et régalons nos heures de leurs fraiches odeurs.