'Il y a trois temps, le présent du passé, le présent du présent et le présent de l’avenir'
-Saint Augustin
I.
Hier, les premières éraflures, aujourd'hui des cicatrices.
Les premières ratures sur les nom de nos amours
Laissent place aux murmures de nos amantes.
Les sépultures surplombent nos squelettes,
Nos épitaphes effacent nos querelles.
Est-ce que nos photographies se ternissent ?
Est-ce que nos écrits s’éternisent ?
II.
Je baille aux charognards, venus dévorer ma chair. Je songe aux vers qui rongeront bientôt mes os. Mes heures perdues n'existent plus, ou seulement dans ma tête, seul l'instant perdure car rien ne dure au présent. Les derniers rayons du soleil m'atteignent, ils dardent ma peau bleutée et le ciel, en pleine dépression, ne va pas tarder à pleurer. Mon âme dort avant de voir le Paradis perdu et l'Enfer, son enfermement interminable et ses flammes à durée indéterminée... Dieu m’écoute depuis trop longtemps, il était temps que mon laïus s’écourte.
II.
Nous guettons la tombée de la nuit,
Après avoir pris la mort a crédit,
Après des voyages au bout de l'ennui,
Après avoir écrit une morale crédible.
Car rien ne dure au présent.